Cadre de banque, lâIvoirien Yann Cédric Lohore a fondé en décembre dernier, Young Job Network, un réseau dâentraide qui tente de remédier au problème de l’insertion professionnelle des jeunes diplômés en Afrique.
Actuellement chargé de la gestion des relations clientèle à la Compagnie Africaine de Crédit, filiale ivoirienne du groupe Cofina, lâIvoirien Yann Cédric Lohore sâest donné pour mission dâenrayer le chômage des jeunes diplômés. à travers le réseau dâentraide, Young Job Network, quâil a créé en décembre 2018, il a organisé en juillet dernier à Abidjan la première édition dâun Forum consacré à lâinsertion professionnelle. Cette organisation à but non lucratif se positionne comme une force de proposition pour les autorités publiques et internationales.
Quelle est selon vous la raison majeure du chômage des jeunes en Côte dâIvoire et dans la sous-région ?
La raison majeure, câest lâinadéquation du système éducatif vis-à -vis des besoins des entreprises. Nous sommes dans une région où nous formons beaucoup de personnes aux sciences sociales, mais pas vraiment aux métiers techniques souhaités en Afrique. Or, beaucoup de demandes concernent des techniciens qualifiés. Les jeunes diplômés ne sont pas adaptés aux entreprises qui recrutent. Ces entreprises sont obligées de chercher en Europe leurs différentes ressources humaines.
LES AFRICAINS SONT LES SEULS QUI NE SE RENDENT PAS COMPTE QUâIL EXISTE DES OPPORTUNITÃS ET UN BESOIN DE FORMATION ».
Votre think tank, Young Job Network, veut remédier au problème de lâinsertion professionnelle. Quelles pistes développez-vous ?
Nous réfléchissons à la résolution de problèmes des jeunes par les jeunes eux-mêmes. Les pistes que nous développons regroupent tous les secteurs porteurs tels que le digital dans lâagriculture ou le droit. Il y a aussi le bâtiment car lâAfrique est en train dâévoluer avec la construction de ponts et dâinfrastructures. Nos jeunes ne sont pas formés à ces métiers-là , du moins sur la théorie oui, mais pas sur la pratique. Nous avons déjà rencontré des DRH lors du Forum ainsi que certains cadres du ministère de lâEmploi pour leur faire part de notre envie de révolutionner les choses. On dit que lâAfrique est le continent de demain. On voit que des entreprises du monde entier viennent pour investir. Mais les Africains sont les seuls qui ne se rendent pas compte quâil existe des opportunités et un besoin de formation.
Quelles initiatives avez-vous déjà mises en place ?
Nous sommes actuellement en pleine préparation dâune campagne de formation et de sensibilisation qui aura lieu dans les collèges et les lycées en fin dâannée. On travaille avec les cabinets de recrutement RMO et Kaizene. On travaille aussi avec lâIFG Business School, affiliée à lâISTEC. Nous sommes en négociation avec eux pour développer des modules de formation pour les jeunes de sorte quâils soient compétitifs au niveau international.
NOUS SOMMES DANS UN ÃLAN DâÃMERGENCE ».
Selon vous, quels sont les secteurs prometteurs en termes dâemploi ?
Le contexte dans lequel se trouvent la Côte dâIvoire et lâAfrique subsaharienne reste positif. Nous sommes dans un élan dâémergence. Nous sommes en train de construire. Lâinfrastructure prend une place énorme dans le développement économique. Il y a donc le BTP mais aussi les secteurs de lâagro-industrie, du tourisme, du digital.
Que pensez-vous des programmes de soutien à lâentrepreneuriat ?
Je suis très mesuré sur la question. Aujourdâhui, on dit aux jeunes : « Il nây a pas de travail, donc créez votre entreprise ». Or tout le monde nâest pas capable dâentreprendre, comme tout le monde ne peut pas être physicien ni cuisinier. On finance des projets à coup de millions de francs CFA et trois ans plus tard ils ont disparu du paysage économique car ils nâétaient pas vraiment préparés au monde de lâentreprise. Un bon business plan doit être bankable, il doit pouvoir générer des revenus et répondre à un besoin bien précis dans lâenvironnement dans lequel il se trouve.
Quelle est votre méthode ?
Nous sommes en train de construire des partenariats avec des banques telles que Cofina, qui veut accompagner les jeunes. Le but est dâincuber ces jeunes, et les mettre en rapport avec des professionnels qui ont fait leur preuve. Tout cela sous la couverture dâune banque qui va les financer graduellement, et non leur donner de lâargent tout de suite. Ce sera déterminé en fonction des étapes quâils franchissent. Il faut que les entreprises soient pérennes dans le temps avec une génération de champions qui va durer.
IL FAUT ÃGALEMENT QUE LES FEMMES PRENNENT UNE PART ACTIVE AU DÃVELOPPEMENT EN AFRIQUE».
Quels sont vos chantiers pour la suite ?
Nous voulons mettre en place différents programmes pour booster le leadership des jeunes. Cela commence par notre campagne de sensibilisation dans les collèges et les lycées. Nous souhaitons leur présenter les nouvelles opportunités qui sâoffrent à eux afin de les aider à bien sâorienter. Il faut également que les femmes prennent une part active au développement en Afrique. Il faut transformer cette Afrique-là . Nous préparons déjà la seconde édition du Forum Young Job Network de mai 2019 où nous mettrons lâaccent sur cette quatrième révolution quâest le digital. Le thème fixé sera la jeunesse africaine face aux nouveaux défis de la mondialisation. Des interventions de tops managers, des ateliers et des tables rondes sont prévus.





















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