Coup de projecteur sur les secteurs porteurs en matière de recrutement en 2019 avec Benoît Martin, co-fondateur du cabinet Talent2Africa.
Entre mobilité intra-africaine, mondialisation des compétences et retour des talents de la diaspora, les chasseurs de talents ont de quoi sâoccuper en 2019. Benoît Martin, co-fondateur de la plateforme de recrutement, Talent2Africa, livre à Jeune Afrique son analyse sur les tendances à surveiller cette année en matière de recrutement.
Jeune Afrique : De votre point de vue, quels sont les secteurs susceptibles de recruter en 2019 ?
Benoît Martin : On trouve dâabord le secteur des infrastructures dont les recrutements sont soutenus par des projets de construction qui se multiplient. Aéroports, autoroutes, barrages, extensions de ports, ces travaux nécessitent le recrutement de techniciens mais aussi de nombreux ingénieurs et des fonctions support.
Le secteur de lâénergie reste également incontournable dans sa capacité à créer des emplois. Concernant les énergies fossiles, les besoins en main dâÅuvre qualifiée et en experts se retrouvent aussi bien dans les pays historiquement riches en ressources comme lâAngola ou le Nigéria que dans des pays où des gisements ont récemment été découverts, à lâimage de lâOuganda, du Sénégal ou de la Mauritanie. Les énergies renouvelables ne sont pas en reste avec le solaire et lâéolien mais aussi à travers le développement du off-grid [électricité générée par kit solaire, ndlr].
SUR LES PROFILS IT, LâAFRIQUE FAIT FACE AUX MÃMES DÃFIS QUE LâEUROPE. »
Lâéconomie du numérique et des nouvelles technologies va également recruter fortement. Il est boosté par le développement de la banque mobile qui a besoins de chefs de projet web, de développeurs, dâexperts en cybersécurité ou encore de data scientist.
Enfin, les télécoms, la banque-assurance, lâhôtellerie et la distribution sont en en recherche permanente de nouveaux talents. Dans ces secteurs, les besoins des recruteurs se portent notamment sur des profils à double compétence commerciale et managériale, ainsi que sur des postes dâexperts métiers. Lâécosystème des start-up est aussi pourvoyeur dâemploi.
Existe-t-il des profils plus prisés que dâautres ?
Sur les profils IT, lâAfrique fait face aux mêmes défis que lâEurope avec une pénurie de talents considérable. Pourtant le degré dâinnovation des projets africains est vraiment passionnant parce quâils veulent résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les populations au quotidien. Mais les salaires restent plus attractifs en Amérique du nord et en Europe.
« LES RECRUTEURS VEULENT DâABORD DES COMPÃTENCES »
Confirmez-vous la tendance à lâafricanisation des effectifs des entreprises étrangères implantées sur le continent ?
Oui, cette tendance sâobserve sur des postes de management intermédiaire et de direction. Mais nous vivons dans un monde globalisé et les recruteurs veulent dâabord des compétences. Plus que lâorigine et le passeport de la personne, les DRH regardent dâabord les qualités intrinsèques des candidats et leur capacité à répondre aux exigences du poste. Les opportunités de carrières pour les occidentaux en Afrique restent donc nombreuses, même si cela ne passe plus par des contrats dâexpatriés « à lâancienne ».
Cette ouverture en termes de profils observée chez beaucoup de recruteurs se heurte à la législation de certains pays qui ont tendance à rendre plus difficile lâaccès aux postes de cadre à des candidats non nationaux dans un but légitime de promotion des talents locaux. Câest la raison pour laquelle les profils de la diaspora sont très recherchés. Ils ont le passeport pour travailler sur place et connaissent parfaitement la culture et les enjeux socio-économiques du pays. Grâce à leur parcours international, ils ont également développé davantage leurs soft skills ainsi quâune maîtrise plus fine des codes managériaux de lâentreprise.
« LE RETOUR DE LA DIASPORA NâEST PAS SIMPLE. LA QUESTION SALARIALE PEUT FAIRE ACHOPPER LES NÃGOCIATIONS »
Les profils de la diaspora partent donc avec un atout dans cette compétition. Pourtant beaucoup dâentre-eux hésitent encore à rentrer. Quâest-ce qui bloque selon vous ?
Organiser leur retour nâest pas simple, notamment parce que la question salariale peut faire échouer les négociations lorsque le gap est trop important comparé à ce quâils gagnent ailleurs. Mais il ne faut pas oublier quâil existe aussi une mobilité intra-africaine de plus en plus forte. Des capitales telles que Nairobi, Accra, Abidjan, Casablanca, Johannesburg sont des hubs commerciaux qui attirent des professionnels de toutes les régions dâAfrique. Ces talents de la mobilité intra-africaine sont également très prisés par les recruteurs car ils présentent lâavantage dâêtre déjà sur le continent et peuvent apporter des compétences qui se trouvent difficilement au niveau local.
IL FAUT IDENTIFIER LES SECTEURS PORTEURS ET CONTACTER LES ENTREPRISES PRESQUE COMME SâIL SâAGISSAIT DâUNE DÃMARCHE DE PROSPECTION COMMERCIALE. »
Le recours aux talents de la diaspora nâest donc pas lâunique solution ?
Lâenjeu est double. Il faut à la fois aider les meilleurs talents de la diaspora à revenir mais aussi promouvoir les talents locaux notamment les jeunes diplômés. Câest pourquoi lâemploi des jeunes professionnels est au cÅur de la démarche de Talent2Africa. Pour répondre à cet objectif nous mettons en place avec les entreprises sur le continent des Graduate Programs qui visent à former les jeunes actifs à haut potentiel afin dâen faire les managers de demain.
Quels conseils donneriez-vous aux candidats pour une recherche dâemploi efficace?
La première chose est de bien identifier les secteurs porteurs et contacter les entreprises en faisant une approche très directe, presque comme sâil sâagissait dâune démarche de prospection commerciale. Une fois quâon a identifié le secteur qui nous intéresse, il faut faire un mapping des sociétés qui recrutent, et contacter les services RH sans oublier les opérationnels qui sont aussi dâexcellents premiers contacts dans une entreprise. Lâimportant sera de ne pas négliger la préparation aux entretiens et notamment mettre lâaccent sur ses compétences clés afin de mieux les valoriser auprès des recruteurs.





















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